LE PROCES VU PAR
ANNE VAN DER LINDEN

LE PROCES VECU PAR
COSTES


les impressions de Sandrine Romangas


les notes d'audience
de Gwenn


en rire ou
en pleurer

RÉSUMÉ

- Le 22 novembre, Costes est pour la 4ème fois devant les juges.
Il est accusé d'insultes racistes et appel au meurtre pour des chansons publiées sur ce site
Des parodies du racisme que l'union des étudiants juifs de france (uejf), la ligue contre le racisme et l'antisémitisme (licra), la ligue des droits de l'homme (ldh), le mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (mrap), et le procureur, représentant du gouvernement,
persistent à prendre au premierdegré...
- Le 20 décembre, il est déclaré coupable d'avoir, en publiant trois chansons du cd "livrez les blanches aux bicots" sur son site, commis les délits d'insultes et diffamation raciales, et appel à la haine et à la violence raciale. Il est condamné à 50.000 Frs d'amende avec sursis, 25.000Frs à payer aux assos, retirer les textes de son site et publier le jugement pendant trois mois en première page de son site.
- Mais il se pourvoit immédiatement en cassation car les faits étant prescrits (trop anciens pour être poursuivis), il n'aurait pas du être condamné.
- Le pourvoi en cassation a pour effet de suspendre l'application des peines jusqu'à la décision de la cour de cassation (sauf les 25.000 Frs aux assos, qu'il doit payer immédiatement).

RÉCIT D'UN PROCÈS CONTRE L'ART EN FRANCE EN L'AN 2000

--- Très tendu, limite violent!

il y avait plein de monde pour mon procès...comme mon cas passait en deuxième, le juge demande aux gens non concernés par la première affaire de sortir...tout le monde attend dans le hall...puis un gendarme m'appelle. Je rentre dans la salle d'audience en premier...et juste derrière moi les flics barrent l'accès et empêchent le public de rentrer à nouveau dans la salle?! Je proteste. Le juge, très énervé, me jette.
Mon avocat, Maitre Thierry Levy, dit qu'il y aura deux témoins. Le juge s'étonne... Je lui rappelle qu'à l'audience de fixation (audience précédent le procès où on fixe son organisation : date, nombre de témoins...) il m'avait dit que c'était ok pour 2 témoins. Il s'en souvient pas...Il fouille dans ses papiers...."Mais où sont les citations des témoins"?...Mon avocat a pas fait citer formellement les témoins! Merde! Le juge saute sur l'occase et refuse de les entendre...Mon avocat proteste ... C'est franchement tendu... Un gendarme vient se placer entre le public et le juge... Le juge interrompt l'audience et ils sortent délibérer sur la question des témoins.
Après quelques minutes ils reviennent et disent que les témoins ne pourront être entendus "qu'à titre de renseignement" (ce qui a beaucoup moins de poids que des témoignages sous serment). Mon avocat proteste a nouveau. Le procureur brandit le Code Pénal et lit un texte de loi qui interdirait d'entendre des témoins non cités. On sait que c'est possible de les entendre mais mon avocat arrive pas à trouver l'article du code qui l'autorise.
Finalement, çà commence dans une ambiance très hostile.

Je suis interrogé moins de dix minutes. Le juge ne me pose aucune question directement. Je suis interrogé par son conseiller. Evidemment je m'en sors sans problème; depuis le temps que je répond aux mêmes questions!

( A un moment il me sort "SORTEZ LES MAINS DE VOS POCHES !" !!! )
( Il parait que c'est un classique des prétoires!)
(Je me demande si c'est prévu par le Code Pénal, la position des mains des accusés par rapport à leurs poches? C'est possible! Tout est dans le Code Pénal. Le Code Pénal a tout prévu. Le Code Pénal c'est la Bible moderne qui permet de tout juger, du contenu des oeuvres d'art comme de la position des mains par rapport aux poches.)

Finalement les témoins ne sont entendus qu'à titre de renseignement. Le juge leur fait décliner leur identité complète. Il réclame même les papiers du deuxième témoin!
Les témoins arrivent à détendre un peu l'atmosphère. Ils connaissent bien ma personnalité et mon oeuvre. Pour eux, il est évident qu'il ne s'agit pas de racisme mais de représentation artistique du racisme. Ils sont sincères et après leur audition il est difficile de soutenir encore que je suis un raciste réel.
L'accusation se recentre alors sur le thème "l'art a des limites qui ont été dépassées".

Le procureur demande un an de prison avec sursis et une amende ...

Les parties civiles plaident très profil bas (c'est le plus inquiétant!). Elles sont si sures de gagner qu'elles ne me chargent même plus a fond! Elles la jouent "on est tolérant" et critiquent même la dureté de la peine demandée par le procureur!
Elles m'accusent d'appel au meurtre et après trouvent que six mois de taule c'est trop!?!? N'importe quoi! Cà donne vraiment l'impression que mes accusateurs ne croient pas un mot de ce qu'ils me reprochent.
Mon avocat, en forme, assure en impro. Argument de base : "les textes contiennent leurs contradictions internes qui font qu'ils ne peuvent être racistes"
Apres, coup de théatre, le procureur demande à nouveau la parole!
Mais pas pour me casser, pour gueuler contre les parties civiles qui ont osé critiquer son réquisitoire!
Après je peux parler deux minutes.
Je dis que "c'est le problème des limites de l'expression artistique. Il y a le camp "aristotélicien" dont je suis : l'art représente la réalité brutale sans fard et sans jugement moral. Et il y a le camp "platonicien" : l'art doit être au service de la morale, le point de vue de mes adversaires. Contrairement à ce qu'ils prétendent, l'art moral est l'art des dictatures et l'art sans morale est l'art des époques tolérantes.
J'ai choisi définitivement mon camp. Quelle que soit la condamnation, je ne ferai jamais d'art au service de la morale"
Après mon avocat me reprochera d'avoir été trop frontal et d'avoir fermé la petite ouverture qu'il avait proposée au juge : "ces chansons de Costes combattent le racisme en le ridiculisant", alors que moi finalement j'envoie chier tout le monde en refusant tout lien entre l'art et la morale.
Alors je me serais condamné moi-même par ma lourdeur!?
Bof....
J'étais persuadé d'avance d'être condamné dans tous les cas, alors je m'en fous
Je suis définitivement l'ennemi de l'état et de ses alliés les nouveaux prêtres humanistes.


LE PROCES VU PAR A. VAN DER LINDEN ....... VECU PAR COSTES ...... index.htm