COSTES
Interviews en francais


INTERVIEW PAR DOMINIQUE REBELLINI POUR NEW LOOK
novembre 1996

- D. R. : Aux frontieres du sexuel; a poil sur scene, ils hurlent en se pissant dessus ou en se badigeonnant de cacao, pour faire plus scato. Mais c'est du spectacle! Dans la famille "artistes" disjonctes, Costes et sa troupe ont gagne.
Tu gagnes de l'argent avec tes conneries?
- Costes : Quand je suis alle au Japon ou je suis tres connu, j'en ai gagne plein et je me suis dis : "Wouah, je suis riche!". Mais en fait j'ai tout depense car la vie la-bas est trois fois plus chere qu'ici. Et puis, meme pour un concert underground, tout est tarife. Et quand t'as destroye la scene et qu'il faut tout payer, ca fait cher!
- D. R. : Ils sont comment avec toi les japonais?
- Costes : Ils delirent a mort, montent sur scene, se roulent par terre. Tu leur met un doigt dans le cul et apres ils te font des courbettes pour te remercier. Sinon, tout est tres strict : les shows debutent et finissent a l'heure pile. Rien a voir avec l'Europe ou ca peut degenerer a tout instant.
- D. R. : Pour les gens de l'art, ce que tu fais c'est considere comme de la merde, non?
- Costes : En general, ils ne s'interessent pas a ce que je fais, et quand ils s'y interessent, c'est de maniere intello-chiante. En fait il ne comprennent pas que je fais le theatre de boulevard de la fin de ce siecle, du Grand-Guignol contemporain. Mon public vient du milieu musical, et notamment alternatif.
- D. R. : Ca t'excite tout ce que tu fais sur scene?
- Costes : Il y a du sexe mais ce n'est pas sexy. Ce n'est pas erotique, il y a trop de stress...C'est de l'impuissance mise en scene : on ne bande pas...Ca serait genial de pouvoir bander et ejaculer sur scene, mais ce n'est pas possible; ce qu'on fait est trop speed.
- D. R. : Comment reagit le public?
- Costes : Le pire c'est quand on tombe sur un public qui ne s'attend pas a ca; genre public qui est venu voir un spectacle erotique. La on ne peut prevoir les reactions d'un public a qui on impose le show et qui le considere comme de la provocation. Le danger, c'est les gens calmes qui te detestent et qui t'attendent a la sortie. J'ai appris a me mefier...
- D. R. : Mais il arrive aussi que le public participe?
- Costes : Oui, surtout les mecs. Les filles sont plus reservees; il faut les aider, les dessaper, les toucher...
- D. R. : Tu n'as jamais de problemes avec les autorites?
- Costes : Non, on ne me fait pas chier. Mais si on n'etait plus mediatises, je suis sur qu'on m'emmerderait pour "pornographie" ou "incitation a la haine raciale", en prenant un petit bout de ce que je fais, et en l'isolant de son contexte...



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