Et en chemin, cavalant la steppe brulée et les réfugiés, lui remontait il y a longtemps, 1915.
Garnick enfant, si jeune, se souvenait à peine. Maman éventrée, frérot foetus pendouillant dans sa tripe merde sang sur le carrelage dela première maison.
1915 là bas très loin à l’est. Les turcs étaient venus, ils avaient tout massacrés, les arméniens, le chien, les chevaux, Maman, frérot foetus. Garnick si jeune ne se souvient de rien, sauf Maman frérot dans tripe caca sang sur le carrelage; et la steppe brulée les réfugiés. Comme aujourd’ui 1917.
A nouveau il fuit, mais cette fois seul. Deuxième massacre a pris ceux qui restaient. 1915 Maman frérot, 1917 Papa soeurette. Il fuit Garnick Sarkissian seul rescapé, enfin seul. Bon débarras les vieux devoir destin la nation. Il est libre, plein de jeune fougueuse haine, il bande. Il tient un prétexte qui le tient : vengeance. Il se sent bien. Il ne s’est jamais senti aussi bien, aussi fort, aussi débarrassé, que sur la piste steppe brulée régugiés qui le mène vers Dénnekine, chef des Cosaques, le matin du pogrom. Il avait enfin un bon vrai incontestable prétexte (tripe merde sang papa maman frérot soeurette); il pouvait tuer tant qu’il voulait. Il avait le droit; il se vengeait. Vengeance! Le but sans but qui le tenait il le tenait. Tout venger : venger tripe merde sang papa maman frérot soeurette...mais aussi fleur épice femme ami pourquoi pas? Cà aussi tripe merde sang mélangé; il suffit d’écraser.
Tout s’écrase, tout se mélange, tout est inclut. Dans sa tête tout se mélange, sèche et durçit.
Il est bien acceuilli. Tout les rescapés solitaires zombies sont bienvenus chez les blancs.
Ils feront l’affaire tueurs. Cavalier il sera cosaque. Il a le sabre le cheval la fourrure la moustache la queue, et la haine. Une authentique haine d’arménien 1915+1917. Assoiffé de vengeance tripe caca sang, Garnick Sarkissian sabre au clair fera l’affaire. N’importe quel sang fera l’affaire.
Papa Maman fréror soeurette, tripes caca sang. Ils n’étaient pas moins coupables que les autres. S’ils avaient été les autres ils auraient fait comme les autres. Et moi Garnick maintenant je suis l’autre à cheval qui surgit dans les villages et tous pleurent supplient.
Je suis vous et vous ètes eux; chacun son tour tripe caca sang. J’écrase, je mélange vos tripes votre merde votre sang comme Papa Maman fréror soeurette tripes caca sang. Je verse le sang sur la steppe et je la brule.
Mais la steppe boira-t-elle le sang et acceptera-t-elle ton offrande,Garnick? Je vois partout des flaques de sang refusées par la terre écoeurée et des fleurs dans la cendre. Es-ce bon signe des flaques de sang qui reflètent joliment le ciel et des fleurs mignonettes quand on tue?
Mais “Bon-Papa qui pique” n’a pas le temps de douter, trop occupé à massacrer pogromer bruler violer. Il a de belles moustaches, les couilles pleines, de la viande volée chaude faisandée sous la selle quand il rentre dans les villages au galop et enlève les filles. Il se penche sur la selle, les soulève les enlève les viole, les aime et les laisse éventrées dans la steppe. En souvenir d’une petite salope arménienne il la tripe caca sang (rien à voir avec Papa Maman frérot soeurette; ce n’est qu’un prétexte).
Combien de moudjiks bourgeois juifs hors catégories rêves as-tu empalé sabré entre la mer de Crimée et Moscou, Bon-Papa? Ta trainée tripes caca sang cosaque me trouble m’excite m’attire. Combien de moudjiks bourgeois juifs hors catégories rêves empalés sabrés, Bon-Papa? Es-tu un héros? Un exemple? L’aieul dernier fil qui me relie aux temps barbares gloire. Cosaques blancs de Dénékine 1918; 10000 kilomêtres tripes caca sang entre Crimée et Moscou. Ce fut la dernière charge héroique des anciens fous sabreurs face aux mitrailleuses modernité. A l’ancienne, ils brulèrent bétail maisons démons hommes pêle-mêle; pas de pitié pas de tri. Sauf si, par çi par là, une petite salope épargnée, laissée nue debout tremblante spermée au milieu des maisons champs en feu tripe caca sang Papa Maman frérot. Laissée là, épargnée, pour rien, comme çà, pas par pitié, juste sa beauté. La beauté du tableau ex-vierge nue parmi maisons champs en feu tripes caca sang; çà vaut le coup d’oeil quand on se retourne.
Ah! On s’en souvient encore au fond de la Russie 1999, les vieilles = ex-vierges épargnées, de ta cavalcade héroïque “Bon-papa qui pique”! Franchement tu piquais grave de grave!

J’ai rencontré à Paris en (1985?) une vieille très vieille juive (ton age Bon-papa, si le cancer ne t’avais pas). Elle yiddisho-français radotait "le cosaque est passé (1918)". Papa Maman Fréror tripes caca sang... puis s’était penché, moustaches viande faisandée sous la selle couilles pleines, et l’avait trainée par ses nattes blondes jusqu’au fond du champ bord de la steppe. Il l’avait prise (frappée à quoi bon Garnick je t’aime), et Dieu sait pourquoi (fatigué de sabrer? juste pour la beauté?), abandonnée en vie enceinte dans la steppe en feu. Plus tard elle avait porté jusqu’à Paris l’enfant du Cosaque comme un précieux don du feu. Et maintenant toujours encore jusqu’à la fin, elle radota “le Cosaque, il était si beau”. Elle l’aimait encore entre ses cuisses ridées. Sa chatte mouillait miraculeusement pour l’image de l’homme faisandé.
Alors je me demande, était ce toi “Bon-papa qui pique”, qui elle lui en 1918, sur ta route de tripes caca sang entre Crimée et Moscou? Après tout c’est possible, car tous rouges blancs juifs hors catégories survivants finirent à Paris en 1920 une fois la steppe brulée gorgée de sang, écoeurée au point de laisser des flaques.

A Paris parce que Makhno, les partisans ukrainiens, les bolchos, finirent par vous baiser. Comment es-ce possible?! Vous les Cosaques, toi l’Arménien plein de sa seule pure sainte vengeance, comment avez vous pu cêder à 150 km de Moscou les coupoles d’or en vue?
La neige? Non, vous veniez de la neige. La fatigue? Mais quel différence entre 10000 kilometres et 10150? Quelle différence entre 10000 morts et 10150? Non, vous n’avez pas été vaincu.
Vous ne pouviez pas être vaincu battus conquis; vous ne pouviez qu’être morts.
Trop cinglés vengeurs but sans but pour calcul marchandage prisonnier défite et même victoire. Trop cinglés pour perdre ou gagner.
Si tu as survécu, si tu as rebroussé chemin à bride abattu et repercé la steppe en sens invers, tripes caca sang à l’envers, c’est que vous étiez des Cosaques, libres indisciplinés individualistes désespérés.
Vous alliez vers le but sans but (tuer la vie), sans plan sans conquête sans victoire sans défaite.
Vous avez juste changé d’avis. A 150km de Moscou Lénine la clique égorgeable?! T’as juste changé d’avis! (Peut-être que t’as pensé d’un coup à ex-vierge nue seule dans la steppe à l’est?).
Vous étiez trop tripes caca sang, tuer la vie, pour conquérir victoire repos. Car au repos qu’aurais-tu fais? (télé vinasse gauloises...autant retarder çà). La conquête de la ville sainte communiste pour quoi faire? Il vous suffisait d’avoir fait le chemin pélerinage tripes caca sang, l’essentiel.
Vous étiez des cosaques = des tueurs purs incapables de rien faire d’autre : tuer pour se sentir en vie, voilà votre vie. En vie sur les chevaux, sabre à la main, feu dans les yeux, charogne sous la selle. Cà vous suffisait. Aux autres la corvée la conquête la bureaucratie la gestion le profit la propriété. Et quand vous avez vu que Moscou, le faux but le prétexte, allait tomber sous vos coups et qu’après vous ne seriez plus que vainqueurs repus, plus de tripes caca sang (sauf réchauffées dans l’assiette), brutalement vous avez rebroussé chemin.
Car cosaques vous n’êtes faits que pour le chemin cavalcade calvaire.
Et vous vous en retournèrent pour parfaire le chemin de souffrance dans la steppe. Les rares survivants, les ex-vierges nues, vous les changèrent en croix blanches d’os, souvenirs de votre gloire passagère, derniers des huns.
Bravo “Bon-Papa qui pique” et tes potes! 20000 bornes aller-retour de pogroms sans discrémination toutes races tous peuples toutes classes confondues, et toujours la moustache fringuante et les couilles rechargée à chaque étape, même pour une vieille sèche au retour quand lavierge se faisait rare. Vous fûtes les derniers huns pourfendeurs d’hommes, tueurs d’hommes purement et simplement, pour éradiquer l’engeance et voilà tout. Comme tu me fais peur et comme je te comprend, planqué frustré, “Bon-Papa qui pique”!
Venger papamamanfréror soeurette tu t’en foutais évidemment : tu les haissait! T’as fait çà gratuit avec tes potes pour t’éclater, dépenser la vie, l’écraser la mélanger, bruler la steppe ton pays pour régènerer. Et effectivement aujourd’hui la steppe est à nouveau pleine de virginettes jeunettes et de poussettes forêttes. Mais combien comprennent, parmi ces ukrainiens russes arméniens moudjiks à Walkman, que c’est grace à Bon -Papa et ses potes qui brulèrent le vieux monde pour que pousse le nouveau, afin que nous puissions le brûler à notre tour.

Et 1919, Garnick sarkissian et ses pôtes, même pas fatigués, vous vous embarquèrent pour Paris en rigolant de vos exploits et de la gueule défaite des généraux et des bourgeois bouffis décus que vous n’ayez que tripes caca sang et pas reconquis les esclaves haciendas etc...
Mais ils vous prenaient pour des cons ces cons! Il croyaient que “Bon-Papa qui pique”, Arménien survivant pogroms purges, vengeur du rien au but sans but, allait cavaler de Crimée à Moscou pour rendre à Saint Patron sa maison et ses ronds?!?! Oh non les cons! Ah! Ah! Ah!
Et pour Paris tu embarquas avec le sauf-conduit complice français. Cosaque blanc allié koulak capitaliste anticommuniste...merde, tu le méritais bien le sauf-conduit!
Et à toi Paris la belle vie tu croyais...
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