COSTES
Revue de Presse
juillet 1997 - decembre 1998

Ces pages ne presentent pas seulement des articles publies par les medias traditionnels. Elles presentent aussi des articles publies par des individus sur Internet.
L'un des interets premiers d'Internet est de briser le monopole des medias traditionnels (presse, radio, television) et de permettre a tous de s'exprimer directement avec des moyens de diffusion egaux.
C'est pourquoi je tiens a presenter sur un pied d'egalite articles de grands medias et de particuliers.
Et, comme on pourra le constater ici, les articles les plus informes et libres ne sont pas forcement le fait des "professionnels" de l'information...

  1. Satire ou racisme
    (Le Figaro - Pierre-Antoine Souchard - 18 decembre 1998)
  2. Antiraciste ordurier
    (Zoo - Medhi Ba - Decembre 1998)
  3. Toujours pret...a se faire crucifier
    (Nova Magazine - Agnes Giard et Christophe Mielle - Decembre 1998)
  4. Costes est un artiste...
    (TNT - Novembre 1998)
  5. Depasse le mauvais gout
    (L'Express - 29 octobre 1998)
  6. Costes en proces
    (Androzyne - Septembre 1998)
  7. L'amour prend en otage la terreur
    (Sandrine Romangas - Novembre 1998)
  8. I love snuff
    (SF - Juillet 1998)
  9. Saul et la magicienne
    (Dionysos Andronis - Juin 1998)
  10. Les quatre court-metrages de 1997
    (Dionysos Andronis - Mai 1998)
  11. Avis aux fans de Costes
    (Las Basuras - Fevrier 1998)
  12. Censure sur Internet
    (Le Monde - Dimanche 13 juillet 1997)
  13. Le chanteur Costes gagne un proces contre l'uejf
    (Liberation - Mercredi 16 juillet 1997)

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SATIRE OU RACISME
(Le Figaro - Pierre-Antoine Souchard - 18 decembre 1998)

Ambiance "alternative" hier a la 17eme chambre du tribunal correctionnel de paris : Jean-Louis Costes, artiste avant-gardiste au visage emacie accentue par des yeux bleu acier et cheveux en bataille comparaissait, entre autres chefs, pour "provocation a la haine raciale" et "diffamation raciale". Cet homme d'une quarantaine d'annees a diffuse sur internet trois textes de ses chansons dont les titres sont "apprenez le caniveau aux bicots", "les races puent" et "blanchette, tapette a bicots".
La lecture a fait pouffer de rire le public plutot jeune et issu des milieux alternatifs. "Cette affaire est simple dans sa structure mais ce sont les explications que vous avez donnees au juge d'instruction qui etonnent" avance le president Jean-yves Monfort. Jean-Louis Costes dont la derniere oeuvre est un "opera porno-social", s'agite a la barre : "c'est une demarche artistique qui vise a denoncer le racisme par les armes des racistes".
Et d'expliquer qu'en 1988, face a la montee du front national, il a "fait un disque sur les themes racistes", une sorte de "satire du comportement raciste". Il precisera n'avoir jamais chante ces chansons en public. Mais, remarque le president, il manque les "cles de lecture" pour deviner que ces textes, diffuses sur internet, sont a prendre au deuxieme degre. Jean-Louis costes acquiesce, avance que le style delirant montre comment les racistes voient les autres, puis definit sa musique comme "bruitiste, avant-gardiste, voire inaudible". "Une sorte de Jean-Michel Jarre dont on aurait melange les bobines" avance, pince-sans-rire, le president.
Un temoin ,habitue des "happenings" artistiques, souligne que le travail de Costes montre "l'obscurite dans la quelle se trouve notre societe", que son art "doit nous mettre face a face avec la realite", aussi crue soit-elle.
Les avocats des parties civiles, la licra, le mrap, l'uejf et la ligue des droits de l'homme estiment, elles, que l'artiste aurait du prendre conscience de la maniere dont ses paroles seraient percues et demandent sa condamnation. Le jugement sera mis en delibere a la suite des plaidoiries de la defense.

ANTIRACISTE ORDURIER
(Zoo - Mehdi Ba - Decembre 1998)

Depuis qu'il a decouvert l'Internet, le musicien-performer Jean-Louis Costes y a deballe son musee des horreurs porno-racio-fantasmagoriques. Adepte de l'outrance et pratiquant une auto-derision feroce, l"artiste" peut preter a confusion pour un public non averti. histoire d'un antiraciste ordurier a relents scatologiques poursuivi en justice par des associations antiracistes outrancierement tatillones...
Depuis 1996, costes peaufine et enrichit son site internet. chasse de la Fnac a grands coups de pompes dans le CD, il a balance sur le web son catalogue, les paroles de certaines chansons, ses etats d'ame, des photos, des videos...
Les ennuis ont commence en 1997, lorsque l'union des etudiants juifs de france a poursuivi costes et son provider alternB pour "incitation au racisme". Costes a tente d'expliquer ses motivations artistiques a l'uejf et s'est defendu (lettres de soutien a l'appui) de souscrire a la caricature du racisme qu'il montrait dans ses chansons, mais il a refuse de retirer les textes incrimines. Le juge civil a finalement deboute l'uejf, et on aurait pu croire que l'histoire en resterait la...
Mais a l'uejf ont succede, pour un nouveau proces, la licra, la ligue des droits de l'homme et le mrap. Toujours vises : le site web de Costes ou sont publiees les paroles de certaines chansons de "Livrez les blanches aux bicots". Dans un style qui n'appartient qu'a lui, Costes y denonce le racisme ordinaire qu'il conchie : "les crottes de chiens dans les rues, c'est pas des crottes de chiens, c'est des crottes de bicots. Ils chient en cachette devant votre porte et contre la roue de votre caisse..." Bien sur c'est "pour rire"! Costes ne parle pas serieusement et les gens qui l'apprecient ne prennent pas ses paroles au serieux. Le musicien n'a jamais fait dans la dentelle, et lorsqu'il aborde le racisme, c'est dans une veine bestiale, scato et obscene. C'est comme ca. Costes est aussi doux, mesure et tolerant dans la vie que son oeuvre est violente et excessive...
"Ces associations veulent censurer une oeuvre artistique car elles ne supportent pas de voir une oeuvre representer des realites cruelles" nous a confie l'huluberlu. "A l'instar des dictateurs megalos, elles revent d'un monde ou l'art serait "positif", "educatif" et "humaniste". Un monde ideal dans lequel le mal n'existerait plus. Mais pour moi, l'art n'est pas l'ecole ni l'eglise. Il obeit a ses propres regles, lesquelles n'ont rien a voir avec le respect des normes sociales. La maniere dont je travaille et mon style - libre, informel, individuel - est a l'oppose du racisme, de l'intolerance et de la dictature".

TOUJOURS PRET...A SE FAIRE CRUCIFIER
(Nova Magazine - Agnes Giard et Christophe Mielle - Decembre 1998)

Le 17 decembre, devant la 17eme chambre du tribunal correctionnel de Paris, l'artiste Jean-Louis Costes est poursuivi par le mrap, la licra, l'uejf, la ligue des droits de l'homme et le procureur de la republique pour "diffamation raciale", alors que les textes memes qui sont incrimines tournent en derision le racisme...Le pire c'est que personne n'est dupe : Costes n'est qu'un pion dans l'affaire. L'enjeu de son proces depasse la sphere de la legislation sur Internet. Il touche la liberte d'expression en general : on veut renvoyer en Afrique le mot "negre" par charter. Sous pretexte de grandes causes, on veut purger la langue. Mais Costes ne se laissera pas faire. Il se bat seul contre toute la connerie du monde. Avec les armes de l'ironie, du double-sens, de l'humour noir et de la provocation.

COSTES EST UN ARTISTE
(TNT - Novembre 1998)

Costes est un artiste. Depuis 20 ans il enregistre plus de 50 cassettes, une vingtaine de cds, donne des centaines de concerts internationaux dignes des meilleurs happenings, fait des dizaines de films, mais il n'aurait jamais cru devenir aussi celebre. Il passe en 1997 de genie meconnu de l'underground au statut mediatise d'horrible individu pronant un racisme ordurier a caractere scatologique, bref il est traine injustement devant les tribunaux pour lui interdire toute forme d'expression.
Donc le 17 decembre 98 (date de son proces devant la 17eme chambre du tribunal correctionnel de Paris), ce type va faire la une de TF1 si ce jour la n'explose pas une bombe en plein Paris. Costes aura peut-etre alors atteint son but, seul contre tous et mediatise au-dela de ses envies.
Depuis le 16 mars 97, il est poursuivi devant les tribunaux (civil puis penal) par toutes sortes d'associations (uejf, licra, mrap, ligue des droits de l'homme) ainsi que par l'etat pour la publication sur son site internet de paroles d'un de ses multiples cds "Livrez les blanches aux bicots".
Discuter aujourd'hui du fond du probleme devient un exercice hazardeux et complexe dans lequel je ne me lancerai pas car plein de point de droit et la teneur meme des plaintes meritent largement 100 pages d'explication.
Je peux simplement reiterer une evidence qui s'impose a tous ceux qui connaissent (nous sommes amis depuis 1984) : il est injustement attaque pour des idees qu'il n'a jamais eu et pour des textes qui n'ont pas ete compris; costes n'est pas raciste et ne l'a jamais ete. Point final.
Malheureusement notre democratie veut en decoudre et cette triste experience judicaire pose de reelles questions sur notre societe.
A vous de juger...

DEPASSE LE MAUVAIS GOUT
(L'Express - 29 octobre 1998)

Il suffit de surfer sur le site internet de M. Costes pour realiser a quel point sa demarche est insidieuse. L'humour, la pratique elastique du second degre et la reference commode a la liberte d'expression ne sauraient justifier le contenu de ses textes. Ceux-ci depassent le mauvais gout et, lus par des internautes non avertis, peuvent fournir la matiere a des prises de positions racistes. M. Costes affirme que ce n'est pas la son but : il serait plus efficace dans sa pretendue lutte contre le racisme en n'ecrivant rien...

COSTES EN PROCES
(Androzyne - Septembre 1998)

Costes a gagne en juillet son proces au civil contre l'uejf mais il vient d'etre a nouveau mis en examen par le procureur de la republique pour "racisme et appel au meurtre" a cause de textes de chansons publies sur son site web, et on peut s'attendre a un nouveau proces contre lui avant la fin de l'annee, mais cette fois ci au penal, avec le risque d'une peine plus lourde.
Nous avons demande a Costes si son site ne risquait pas de propager des idees racistes, et que pourrait-on faire contre les vrais fascistes si on laisse des faux avoir de tels propos? Voici ce qu'il a repondu :
- L'art n'est pas la realite ni l'expression d'opinions sur la realite. C'est une representation de la realite sous toutes ses formes, meme les plus repoussantes. L'art qui exclut le negatif, l'amoral, l'interdit est l'art officiel. L'art des tyrannies. L'art sous le regime nazi n'etait pas du tout un deballage d'horreurs mais un art "positif" qui representait toujours la realite sous son meilleur jour et refoulait les conflits.
- Il faut defendre la liberte d'expression. Si on est contre une opinion il faut apporter la contradiction de maniere efficace et convaincante. La censure est une solution de tyran faineant.
Costes defend sa liberte d'artiste, y compris en disant ce que n'ont pas le droit de dire les ennemis de la liberte. Sans doute faut-il y voir de l'art pour l'art, et en meme temps peut etre une denonciation du veritable visage de l'extreme-droite, plutot qu'une provocation inutile et dangereuse a l'egard des victimes. Peut-on condamner une oeuvre d'art? Comment faire la distinction entre l'art et l'expression d'opinions? Peut-etre un sujet pour une these de droit... La priorite n'est-elle pas a la lutte contre les veritables ennemis de la liberte?

L'AMOUR PREND EN OTAGE LA TERREUR
(Sandrine Romangas - Novembre 1998)

L'espace ou les otages se confondent avec les preneurs d'otages existe depuis le dernier show de Costes et Marie- Anne la fougueuse dont nous saluons la presence. Car si l'esprit equilibre de Costes s'est toujours applique a representer la feminite, celle-ci ne saurait l'etre davantage que par la presence totale sur scene d'une vraie femme (de celles qui se glissent de vrais tampons dans le vagin sous n'importe quel regard). Le show est plus que jamais heureux de l'implication de cette comedienne que l'entreprise patiente de Costes esperait.
quel est le charme qui permet la transformation de l'otage en preneur d'otage (comprenez l'amoiur qui prend en otage la terreur) et du preneur d'otage en otage (la terreur polie par l'amour)? Mais la Jouissance voyons! Celle que donne la Baise ou l'Amour, car c'est tout un ainsi que nous le rappelle la dialectique intelligente de ce spectacle.
si l'amour "est un viol permanent", c'est aussi la moins nefaste de nos essences; de deux maux je choisis le moindre. L'Amour est le principe des principes, l'unique capable de soumettre le terroriste a la terrorisee, au fond si "seuls dans la ville", et si harmonieux quand ils entonnent ce ravissant refrain.
Monsieur Costes poursuit son oeuvre et n'a de cesse de lutter contre toue forme d'exclusion. La il sauve ce pauvre dechu, tueur de chat, violeur de chatte, ou l'Homme. Car qu'importe l'objet de la violence, c'est dans sa totalite qu'elle est ressentie et qu'on l'abhorre.
La Terreur est prise en otage par l'Amour, et ceci quel que soit le sens dans lequel nous tournions la rhetorique de Costes-Marie-Anne.
L'Amour c'est avant tout la Baise la Bonne : "alors faisons l'amour" dit l'un!, "non pas la baise, l'amour!", et ensemble de se baiser...
Principe de realite oblige? Ou plutot recurrence des anciennes formes; la violence est victorieuse mais la methamorphose s'est accomplie. Les heros sont supprimes mais la voix-temoin du narrateur s'epoumone "oublie l'Histoire, l'Histoire des Ringards! Baise la!!!"
Les Ringards, representants conscients ou non de tous les integrismes, sont ceux qui jouissent par la souffrance, ceux qui font souffrir les regards vers la jouissance.
Alors gloire a ce magnifique spectacle du Vivant, a son ambiance resolument anti-frivolite, et a la justesse, au brio de sa construction tri-polaire : audio, video, live...et libre!
Bonne rejouissance!


I LOVE SNUFF
(SF - Juillet 1998)

Le monde de la video amateur est riche en jeunes auteurs desirant biser les tabous, essayant d'aller plus loin que ce que nous propose un cinema plus conventionnel. Leurs films refletent nos pulsions inassouvies, nous indiquent que tout n'a pas ete montre, ou encore qu'on peut faire du neuf avec du soi-disant vieux. Il ne fait nul doute que Yves Pierog et Costes font partie de ce clan de realisateurs marginaux oeuvrant pour un public passionne.
Leur film "I love snuff" est un coup de pied dans la fourmilliere amateur. Elle nous propose trop souvent des oeuvres insipides et les amateurs preferent se tourner vers les sempiternelles productions Z. Il existe enfin quelqu'un qui cree du nouveau, et pas un "film de vacances".
Costes, dont ce n'est pas le premier film, vient du monde de la musique. Il joue a fond la provocation lors de ses concerts qui sont de veritables shows. Il vient d'ailleurs d'etre accuse d'antisemitisme par l'uejf; mais bien sur Costes est loin d'etre antisemite, il fait juste de la provocation.
La premiere image d'I love snuff est splendide et resume a elle seule le climat du film. Un sexe feminin pose sur un sexe masculin. Il s'agit d'un couple qui ne s'entend pas sexuellement. Le mari ne bande plus depuis dix ans. Sa femme Rose hurle de rage et elle quitte l'appartement sous les insultes de son mari.
Deuxieme scene : Les voisins. La femme, dominatrice sm, frappe son mari attache, mais elle l'engueule car elle le considere comme une merde incapable ni de supporter ses coups, ni de subvenir a leur besoins. Alors elle le deguise en travelo et l'oblige a faire le trottoir. Mais il se fait enculer sans se faire payer et la dominatrice decide d'enlever la voisine Rose pour tirer une rancon tout en "s'amusant" avec elle.
Ils l'enlevent donc, l'attachent dans la cave et telephonent au mari pour reclamer une rancon...mais le mari croit a un canular et raccroche. Ils decident donc de filmer les tortures qu'ils infligent a Rose et de lui envoyer la cassette video afin de le convaincre de payer. Mais le mari, au lieu d'etre ecoeure par la video de sa femme torturee, est excite...et bande! Son reve depuis dix ans! Alors il manipule le couple sm afin d'obtenir de nouvelles videos de sa femme maltraitee, en demandant toujours plus, toujours plus loin. Jusqu'a ce que le couple sm assassine Rose et que le mari atteigne enfin l'orgasme a la vue de la video de l'execution de sa femme; ce qui nous donne droit a un final grandiose, un hymne a la violence, a la cruaute, a l'ejaculation faciale, mais aussi a l'amour quelque part.
Dans I love snuff on chie, on pisse, on frappe et tout ca en gros plan et pour de vrai. C'est donc un des premiers films uro-scato a raconter une histoire. Et en plus les acteurs sont excellents! Que se soit Rose, Le Travelo Sadique ou la Dominatrice, tous jouent leur role a la perfection.
Le climat du film est terriblement frenetique et tout va a 100 a l'heure.. Le film va droit au but sans s'encombrer de scenes mineures. Les personnages sont caricaturaux : le film est une caricature du milieu sm : la Dominatrice est on ne peut plus dominatrice et le Travelo Sadique on ne peut plus sadique et effrayant.
Le film fini, on reste bouche bee, avec l'impression d'avoir pris une baffe dans la tronche. Le rythme hallucinant des scenes de tortures et la folie debridee de l'oeuvre laissent harasse. La bande sonore, tres bruyante, mele sans cesse cris de Rose torturee, cris de plaisirs des bourreaux et du mari se branlant. On a l'impression d'une descente aux enfers, rythmee par la musique qui martele et scande. Et, paradoxalement, les dernieres images, apres le crime, baignent dans la serenite absolue, bercees par une musique magnifique, romantique et apaisante. Les scens finales de la mort de Rose et de l'atteinte de la serenite sont vraiment grandioses.
Une des qualites du film est sa construction. Des secnes se passant en des lieux et temps differents sont montees parallelement et ces flottements temporels rendent le film encore plus derangeant.
Pourtant les defauts techniques inherents a ce type de production amateur sont legions mais la qualite constante de l'oeuvre les fait oublier.
La musique de Costes est aussi un des points forts du film. tour a tour dramatique, puis hilarante, elle est tres presente.. elle s'envole vers des aigus insoutenables ou bien sombre dans des sons lourds et derangeant. Nul doute qu'elle participe a rendre le film plus attrayant.
Mais il y a un paradoxe dans "I love snuff" : le film est dramatique et trash mais en meme temps comique. Evidemment tout le monde ne se fendra pas la gueule et il faut avoir le coeur bien accroche pour supporter certaines scenes. Certains passage sont tellement graves dans l'horreur qu'on ne rit pas du tout. Mais juste apres on se retrouve en train de rire a un gag plante la au milieu de l'horreur absolue. Le jeu de Costes oscille entre horreur et pitreries. Il joue avec la jouissance d'un fou et est extremement impressionnant. Mais quelquepart le film est batard, oscillant entre gag scabreux et drame. Sans ces scenes "comiques", I love snuff aurait ete le choc de l'annee.

SAUL ET LA MAGICIENNE
(Dionysos Andronis - Juin 1998)

Cette adaptation moderne du chapitre homonyme de l'Ancien Testament est realisee par Costes de maniere simple et libre. Sous la forme d'un conte mystique, en accord parfait avec le livre de reference, Costes nous offre une allegorie tres pertinente de l'homme moderne. La force allegorique du recit biblique est soulignee dans le film par la reproduction de miniatures religieuses dans la sequence du debut. Tout en restant fidele a la trame narrative du recit originel, Costes reussit tres bien a integrer ses personnages dans le contexte contemporain. Il nous offre l'histoire de son Saul a lui, jeune homme deborde par la quotidiennete, personnalite double brulee par l'obsession de vivre la legende de son heros, tout en suivant ses traces dans la jungle de la Guyane. Insatisfait de la vie urbaine et de ses banalites, il eprouve la necessite de vivre cette aventure fatale et d'echapper a son amie.
Les images de la jungle sont tres fortes en valeur de suggestion. L'aspect plat et quasi-figuratif de l'image filmee n'est pas sans reference avec la peinture impressioniste, tandis que les couleurs floues se combinent tres bien au statut caricatural des personnages. L'emphase de la voix a la lecture du livre de Saul est tres en accord avec le jeu distancie des acteurs. Il suffit de voir la scene finale ou Saul, rendu aveugle par la fievre, glisse et se tue en tombant sur son epee. Avec la fin tragi-comique ou l'amie de Saul chante heroiquement au dessus de son cadavre, Costes reussit a suggerer d'une maniere ambigue la mentalite fataliste de l'homme moderne et a remplacer son obsession de la mort par l'idee de sa reconciliation avec elle.

LES QUATRE COURT-METRAGES DE 1997
(Dionysos Andronis - Mai 1998)

Le musicien francais Costes produit des videos alternatives depuis huit ans. Il a d'abord produit les videos de ses spectacles a partir de 1989, puis fait des films de fictions, des farces sexistes macabres allant de "Crack Kiss" (1991) a "I love snuff" (1996).
Ses quatre derniers films emploient un langage riche en formes audiovisuelles simples. Tres influencee par les attitudes esthetiques du cinema de la Transgression new-yorkais des annees 80, la video de Costes est une oeuvre a part et primitive dans le monde de la creation video francaise. Un continent a explorer avec precaution.

"Nooky" ("Tetine"), tourne aux USA avec Lisa Suckdog, est un film miniature iconoclaste puisqu'il tire une bonne partie de sa grace de l'aspect retravaille de l'image : l'image est reduite sur l'ecran du televiseur, comme s'il s'agissait d'un film-jouet.
Un pere de famille redevient bebe quand le sien sort de la maison. Il porte des couches, il joue a la poupee, il se deguise en mickey....et il fait caca sur le tapis! La bande musicale acidulee parodie tres bien l'aspect artificiel de l'amour familial tandis que le message final ("Everybody needs a Nooky") souligne l'ironie du propos : en chaque adulte "raisonnable" se cache un enfant qui fait caca!

"Meme le Pere Noel est arabe" peut etre considere comme l'equivalent moderne du cinema brechtien. Sauf que le message politique est intentionnelement incorrect. Pas pour choquer les consciences pourries des soi-disant gauchistes mais plutot pour accentuer l'aspect absurde du recit. Un chomeur solitaire et sans le sou passe la nuit de Noel seul en se branlant devant des videos pornos de sodomie. Un autre chomeur d'origine arabe, employe par le service d'aide sociale, lui rend visite afin de lui offrir un cadeau de reveillon. Le premier chomeur fini par sodomiser le second avec le sapin de Noel.

"Justice sexuelle" est un film sautillant, bref et pessimiste. Le droit du plus fort gouverne les rapports amoureux dans la vie urbaine miserable. Les bandes de jeunes adolescents s'entretuent simplement pour attirer l'attention des filles. Il n'y a pas de justice sexuelle. Les filles abandonnent les vaincus et se donnent aux vainqueurs. Et le regard de la camera reste indecis, balancant entre les deux camps.

"Costes, ne en 1954, mort en..." est un film d'une seule minute. Un nageur fait un aller-retour dans une piscine puis en sort apres avoir joui de la fraicheur de l'eau. Petit bijou nonsensique, le dernier film de cette cassette souligne, par sa brievete, le cote fugitif et instantane de toute la creation video de Costes, tandis qu'il fait directement reference au cinema primitif des freres Lumiere, rappelant que le recours a leurs propositions filmiques est inevitable pour chaque jeune cineaste/videaste.

AVIS AUX FANS DE COSTES
(Las Basuras-Fevrier 1998)

(Cet article est illustre par un dessin de Costes pendu...)
Costes n'aime pas le rap et les casquettes. Non content d'intituler une de ses cassettes "Maitre-Con" pour M.C. et un album "NTMFN", a la question posee, suite a ses deboires avec le groupe NTM "ne crains tu pas des represailles physiques?", il a repondu "Je sais qu'il y aura des represailles physiques. Pas directement de la part des membres de NTM qui jouent les gangsters mais ne sont en fait que des intellectuels boutonneux plonges dans le dictionnaire de rimes; mais de la part des racailles de cites qui supportent NTM. Il y a danger reel, ce qui ne veut pas dire que je perdrai forcement la bataille. Et ce qui ne veut surtout pas dire qu'il faut toujours reculer devant le danger. On critique ceux qui se sont ecrases devant les nazis, et il faudrait s'ecraser devant quelques voyous bidons?!".
Et dire qu'il y a des gens qui perdent leur temps a defendre un abruti pareil! Les nazis, les voyous bidons, en voila un amalgame! Sous pretexte de misanthropie, tout est permis...Mais celle-la, c'est une perle qu'il ne faut pas laisser passer. La phrase redhibitoire qui te degoute du mec mieux que n'importe quelle saloperie scenique...

CENSURE SUR INTERNET
(Le Monde-Dimanche 13 juillet 1997)

L'union des etudiants juifs de france qui avait intente un proces civil contre le "porno-rocker" Costes et son fournisseur d'acces, pour les obliger a retirer d'un site web trois textes de chansons qu'elle considerait comme raciste, a ete deboutee pour des raisons de forme et de procedure. Cependant, le tribunal a remarque que la diffusion des textes vises pouvait eventuellement constituer un delit penal, de la part de l'auteur comme du prestataire.

LE CHANTEUR COSTES GAGNE UN PROCES CONTRE L'UEJF
(Liberation-Mercredi 16 juillet 1997)

L'union des etudiants juifs de france a ete deboutee le 10 juillet dans le proces qu'elle avait intente au chanteur Jean-Louis Costes et a son fournisseur d'hzebergement Altern B, par la premiere chambre du tribunal de grande instance de Paris. L'uejf avait assigne l'auteur de "Livrez les blanches aux arabes", dont les paroles sont disponibles sur le web pour "diffusion de propos racistes", ainsi que le gerant de la societe Altern B. En l'absence d'une legislation sur la responsabilite du fournisseur d'acces et/ou d'hebergement en France, le tribunal n'a pu statuer sur le role d'Altern B et a condamne l'uejf aux depens.


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