1. La haine et la frustration (interview de ? par ? - 200?)
  2. Un cri de christ en croix (Lords of Winter - 2005)
  3. L'art irrécupérable (Mouvement - 2005)
  4. Underground comme SDF (interview de ? pour ? - 2005)
  5. Le sexe plus le meurtre (interview de X pour X - 2004)
  6. Un fou furieux dans un emballage normal (questionnaire - 2004)
  7. L'art clochard et les stars (interview de ... pour ... - 2003)
  8. Le maitre des échecs (interview par Pulci - 2003)


LA HAINE ET LA FRUSTRATION ( interview de ? pour ? - 2002 )

- Peux-tu te présenter ?
Je passe 90% de mon temps à me branler et à zoner chez moi sans sortir. Les autres % je me filme en train de me branler ou bien je gueule dans un micro des cris de pédé en rut. J'appelle ça de l'art.

- C'est pas trop dur la vie en seine-saint-denis?
Je reçois pas mal de menaces de mort par mail et téléphone. Des fois j'ai vraiment peur. Je suis obligé de toujours faire attention. J'ai peur de sortir. J'ouvre jamais les volets et ma porte est blindée, j'ai mis des barbelés... Mais je résiste encore !

- Vis-tu de ce que tu fais ?
Je bouffe du pain avec des oeufs crus. Mes ventes de disques payent le pain et les oeufs.

- Avec tous ces emmerdes, qu'es-ce qui te motive pour continuer ?
La haine et la frustration

- Tu as l'air de haïr tout et tout le monde. Y a-t-il des choses que tu aimes ?
Je ne m'aime même pas moi-même. J'apprécie peut-être un peu le chat pour sa grâce... Saud quand il pisse sur mon PC!

- Toi qui est contre la censure, penses-tu qu'il faille néanmoins un âge minimum pour voir tes shows ?
Non. Il y a des enfants de un an qui voient mes shows et qui dansent devant. Ils adorent surtout les passages où je bouffe ma merde ! Ils se reconnaissent !

- Quels sont les gens, les oeuvres qui t'ont influencé ?
Je n'écoute rien, je ne regarde rien, je ne lis rien, je ne fréquente personne. Je m'auto-influence comme le crabe qui s'auto-encule.

- Es-tu un anarchiste ?
Je suis probablement anarchiste au sens où un rat d'égout est anarchiste. Il survit et il fuit!

- Tu es très apprécié dans le milieu punk/ hardcore. Pourquoi à ton avis ?
J'aime tout ce qui est qualifié de « hard-core ». J'aime la violence. Ça me calme, ça me relaxe. Les punks hardcore ça doit être pareil pour eux. En moi ils apprécient le désespoir et la haine, le dépeçage physique et mental.

- Parle nous de ton dernier disque...
Le dernier ? Euh ? J'en fait tellement... Je m'en souviens plus..; En plus je dis n'importe quoi, je réécoute jamais... Sur le CD de hier j'ai chié une heure. Sur celui d'aujourd'hui j'étais constipé.

- Quelque chose à rajouter ?
Je vais crever.


UN CRI DE CHRIST EN CROIX ( interview pour Lords of Winter - 2005 )

- Trouves tu ton destin comparable à celui de Zénon, le héros écrasé par l'intolérance des hommes, persécuté pour ses idées subversives, et qui finit par se suicider ?
Oui. Sauf que je ne me suiciderai pas. Je serai assassiné.

- Es tu satisfait de ton dernier CD Oeuvre au noir ?
Je n’écoute jamais mes CDs. Celui-ci pas plus que les autres. Je l'ai vomi le mieux que j'ai pu, mais je ne sais pas ce que ça vaut pour les autres. Pour moi de toute façon, c'est de la merde. Je me hais et hais tout ce que je fais.

- Si tu penses que ton dernier disque est de la merde... comptes-tu la manger?
Je ne mange de la merde que quand je suis excité. Je suis capable de faire n'importe quoi quand je bande. Mais quand je débande, la merde pue et je vomis.

- Ce CD est influencé par le Black Metal. Que penses tu de cette scène ?
Je n’ai de contact avec personne, mais j’ai écouté de nombreux groupes de Black Metal. C’est une musique que je ressens très profondémment. Elle m’évoque des images mythiques qui me fascinent et m’ensevelissent loin au fond de moi et du passé.

- Quels sont tes goûts musicaux ?
J’aime toute musique où je ressens la faiblesse et la fausse force humaine. La tripe vomie et la merde chiée. J'écoute le cri qui a un sens.

- Pourquoi ton oeuvre est-elle si minimaliste techniquement ? N'as-tu jamais eu envie de mettre la rudesse de ton propos au service d'une véritable création musicale ?
Beaucoup considèrent ma musique nulle, produite par un incapable. Ils se trompent. Elle est très sophistiquée et techniquement complexe à réaliser. Simplement, ce savoir faire n’est pas soumis aux régles en vigueur.

- Ton art est extrême autant dans ses paroles que dans leurs expressions scéniques. Quel est son but premier ? Transmettre une émotion ou des idées? Te considères-tu comme un artiste engagé ?
Il n’y a pas de but premier. Paroles est musiques sont complémentaires, indissociables. La musique inspire le texte. Le texte dramatise la musique. Ce sont des pierres et des troncs dans un torrent d'émotions. Et moi à moitié noyé qui m'accroche comme je peux.
Je condamne absolument l’art engagé. Avoir un message préalable à l'oeuvre la bride, la castre. L’art est asocial, immoral, incontrolable, imprévisible. tout et n'importe quoi. C’est une éjaculation, pas une idéologie!

- Tu écris des articles pour des sites web anticonformistes tels que Subversiv et Ring. Penses-tu qu'aujourd'hui le net est le seul outil permettant d'exprimer des idées mal-pensantes ?
Oui. Les medias classiques sont muselés. L’internet est un espace d’expression relativement libre. Et encore... Libre comme des poissons dans l'aquarium. Mords la queue de qui tu veux, mais fait pas trop chier le boss, sinon il te vide dans les chiottes, petite web-crevette!

- Beaucoup te prennent pour un raciste alors que justement tu singes les racistes pour les discréditer. Comment expliques-tu cette incompréhension?
Aucune personne qui écoute ma musique ne me prend pour un raciste. Ces accusations proviennent de personnes qui condamnent à priori mon oeuvre sans la connaitre, d'iconoclastes hostiles à la représentation du réel.

- Toi qui as eu des procès pour ton oeuvre, penses-tu qu'en France la liberté d'expression n'est qu'une chimère ?
Quand on a été comme moi trainé dix ans en justice pour des oeuvres de fiction, et subi autant de pressions, on sait que la France n’est pas du tout un pays libre. La soi-disant liberte d’expression en France est un mensonge de la propagande. La France est soumise, attachée, baillonnée, et bientot torturée.

- Ambitionnes-tu de réaliser un Art Total, dans lequel tu t'imprègnes complètement et qui dilue franchement la frontière entre la vie et sa représentation artistique ?
Ca s’appellerait la religion. C’est le but suprème.

- Toi qui crée et vit de manière globalement immorale et outrageante, que penses-tu du christianisme et de sa déliquescence progressive ? Ne crois tu pas que cette religion peut encore proposer à des mecs perdus comme toi des repères leur permettant d'éviter la folie ?
Je vis sans outrage et crée honnetemment, donc je suis une personne totalement morale.
Je suis catholique pratiquant mais pas croyant. La bible m'indiferre mais le rituel catholique traditionnel me fascine. Il contient tous les paganismes et les transcende. Sa main ouverte, cinq doigts déesses. Il ferme le poing et c'est l'Unique.

- Que répondrais tu à certains de tes détracteurs qui affirment que malgré la forme hétéroclite avec lequel il est transmis, ton message est finalement très conformiste et dénué de toute originalité ?
Mon art est réactionnaire par sa forme. Seuls ses défauts le font paraitre différent. Je n’ai aucune prétention révolutionnaire ni intention subversive. Je recherche juste l’intensité de l’expression comme un dernier cri de christ en croix.


L'ART IRRECUPERABLE ( interview de Matthieu Blestel et David Sanson pour Mouvement - 2005 )

- Quels sont vos rapports avec la censure ?
Au départ, je croyais qu’en France, il n’y avait pas de censure. J’étais franchement persuadé que dans le cadre d’une œuvre d’art, on pouvait tout dire, tout faire. Dans une fiction, on a le droit de représenter le mal. C’est quelque chose d’acquis en Europe, une convention propre à notre culture. La scène est un lieu de transgression symbolique – et si on utilise cet espace simplement pour bouffer des yaourts, c’est pas la peine. On n’a pas besoin d’un lieu symbolique pour faire des choses autorisées. On a besoin d’un lieu symbolique surtout pour représenter le crime, afin que la catharsis opère.
Hélas il y a aujourd'hui une forte poussée de l'intolérance et de la censure. L'Etat est supposé protéger la liberté des artistes, mais ce n'est pas le cas car, le code pénal ne faisant pas clairement la distinction entre fiction et réalité, la justice peut facilement condamner une représentation du mal comme une incitation au crime.

- Dès le début, votre travail a suscité l’incompréhension…
C’est sûr. Ce que je fais ne s'inscris pas dans un mouvement esthétique reconnu, ne se cache pas derrière un paravent idéologique. Donc bien des gens trouvent mon oeuvre nulle. Mais depuis qu'on me fait des procès, je ne suis plus un con méprisable mais un criminel à éliminer.

- Comment résister à la censure ?
Je résiste à la censure depuis dix ans parce que je suis un taré. Pas un artiste officiel qui a peur de perdre ses subventions mais un clochard suicidaire qui n'a rien à perdre. Quand un artiste dépasse les bornes, il y a toujours un éditeur ou une maison de disques sur lesquels on peut faire pression. Mais si un barjot qui fait tout lui-même, comme c’est mon cas, décide de se suicider financièrement, voire physiquement, les censeurs sont démunis… Mais, si la censure peine à fermer la gueule du fou, elle le met facielment dans la merdee. Mes disques ne sont plus distribués, plus d’accès à la télé et aux grands médias. Je survis à peine grace au milieu indépendant, les squatts, internet... La misère est le prix de la liberté.

- Mais qu’es ce qui dérange tant dans votre oeuvre?
Si ce que je fais possède une force politique, cela n’a rien à voir avec les crimes que je met en scène. On voit bien tous les soirs trois cents morts à la télé. Et personne ne téléphone à la police pour dénoncer le crime!
Ce qui dérange les gens bien placés, c’est qu’un artiste indépendant travaille hors de leur circuit, réussit hors de leur controle. Un artiste libre est une menace potentielle pour les profits des maffias. Il faut le casser par principe. Principe de précaution! Imaginez un monde où chacun vivrait de son travail sans parasites intermédiaires. Mais ils crèveraient les pauvres parasites intermédiaires!

- On vous a comparé aux dadaïstes ou aux actionnistes viennois, à Artaud ou à Pasolini. On dit que votre oeuvre vise à briser les tabous. Comment vous situez-vous sur la scène artistique ?
Je ne me rattache consciemment à aucun mouvement. Je connais à peine Artaud et les actionnistes. Mais surtout, je refuse catégoriquement que l’on dise que dans mon travail il y ait un quelconque message, y compris anti-raciste. Pour ma voisine haïtienne, ce que je fais, c’est de l’ordre du vaudou…


UNDERGROUND COMME SDF ( interview de ? pour ? - 2005 )

- Qu'évoque pour toi la notion de culture souterraine (underground) ?
Je ne crois pas qu'un art en lui-même soit underground. "Underground" c'est plus une position sociale et économique de l'artiste.
L'artiste qui ne fait partie ni des collabos de l'art subventionné au service de l'etat, ni de la maffia du show-bizeness, est condamné au mépris et à la misère. Ce n'est pas son art qui est underground, mais lui condamné à vivre dans les bas-fonds obscurs loin des honneurs et de l'argent. Underground comme un SDF!
L'aspect positif dde la position underground, c'est que l'artiste qui veut malgré tout survivre et s'affirmer, est obligé de prendre en main lui-même sa production et sa diffusion. Naissent alors des méthodes de travail indéependantes et des réseaux autonomes d'artistes capables avec le temps de grossir au point de menacer art officiel et maffia du show-bizz. Ainsi, la misère oblige à trouver soi-même la solution de sa survie, et en cas de succès, on se retrouve underground bien plus libre et créatif que la star esclave du show-bizz.

- Te sens tu comme faisant parti d'un quelconque 'monde souterrain' ?
Mon oeuvre n'est pas un mouvement collectif, mais un pet de cul nu. Tout ce que je crée sort mystérieusement du fond de moi-même sans que je controle vraiment le flux. C'est une activité médiumique, digestive. L'individu régurgite le monde qui l'entoure et ses aventures en ce monde. Chaque artiste a donc sa vision et style propre, irréductible a une pseudo-etiquette underground ou autre.
Par contre, par les méthodes de travail (autoproduction et auto-distribution), tous les artistes underground fonctionnent de manière similaire. Autoproduction, médiatisation par internet, diffusion et concerts grace au réseau. Nous constituons un réseau dense et très efficace capable de diffuser nos oeuvres a travers le monde. Je suis un artiste solitaire mais un producteur solidaire.

- Y-a-t-il un piège dans l'underground ( élitisme, corporatisme, enfermement...) ?
Comme tout les milieux, l'underground peut vite devenir un piège. On se contente d'être star parmi ses potes. Chacun encense l'autre en échange de se faire flatter lui-même. On vit replié sur soi dans le mépris des non-branchés. C'est le piège du reseau (copinage et élitisme à deux balles). J'essaye de n'avoir dans ce milieu que des relations professionnelles et pas de pseudos-amitiés, et espère éviter ainsi l'auto-satisfaction et la branlette mutuelle.

- Peux tu me citer quelques références personnelles ou influences underground ?
Je n'écoute aucune musique, ne regarde aucun film, ne suit aucun média. Je suis ma propre source d'inspiration. Je crie dans la vie, pas dans l'art. Je crée en réaction à la création précedente. Doux après le dur. Dur après le doux... Et pas techno totalitaire après punk obligatoire!

- Penses tu que les déviances mentales,sociales ou sexuelles peuvent être considérées comme underground ?
Il y a des réseaux des minorités sexuelles comme il y a des réseaux des artistes rejetés, comme il y a aussi des réseaux de collectionneurs de papillons... On a tendance à se regrouper entre semblables face au monde agressif.
Mais le sexe restera toujours plus occulte que l'art.
Il y a des secrets de la sexualité bien plus énigmatiques que les devinettes de l'art underground qui a au fond comme finalité de s'affirmer aux yeux de tous, de devenir overground. Alors que les mystères du sexe sont destinés à rester cachés, honteux, rites initiatiques, mystères de la vie. Les calipettes des partouzards sont plus underground que les pirouettes des artistes. D'ailleurs le film le plus porno n'a jamais percé le mystère de la sexualité. Il n'a fait qu'afficher l'avidité des marchands. On a le porte-feuille dans la bite mais on a pas le cerveau dans les couilles.


LE SEXE PLUS LE MEURTRE ( interview de X pour X - 2004 )

- Peux tu te présenter?
Je suis un éternel branleur enfermé chez lui qui fait de la musique parce qu'il s'ennuie tout seul. Et pousse plein de cris sur ses chansons car il hait la société et surtout lui même.

- Pourquoi avoir choisi ce mix spécial sex/religion? Pour faire parler de toi ?
La religion est le sexe plus le meurtre. Sexe et violence sont mes principales motivations dans mon oeuvre. Je pense qu'à ça, baiser ceux qui me plaisent et tuer ceux qui me font chier.

- Es-ce que tu pratiques ? A quelle dose ?
J'ai eu une éducation très catholique mais n'ai pas pratiqué pendant des années. Depuis peu je m'intéresse beaucoup au catholicisme. Je le vois comme la vielle religion paienne européenne avec un vague slip biblique. Je vais dans les églises, je communie sans croire. Le rituel actuel est long et chiant. Les prêtres catholiques sont devenus des sous-pasteurs protestants. Je pense a créer une église de transe et musique qui serait l'héritière du vieux catholicisme moyen-ageux, un truc bien délirant qui nettoie la tête.

- Crois–tu qu’un discours politique dans un concert marche encore à l’heure actuelle ?
Je hais l'art engagé qui cherche à manipuler les cerveaux des spectateurs. On peut tenir des discours politiques dans un spectacle dans la mesure où on dit n'importe quoi, où on joue au politicien comme on imite un cafard. Car l'art est le chaos d'où saigne la vérité cachée, et pas la bible d'où sort le lapin momifié.

- Es-ce que pour choquer on doit montrer sa bite sur scène ?
Montrer sa bite ça choque pas, ça fait mouiller de la queue. Pour choquer il faut faire sauter la salle.

- Es-tu fier de ta bite ?
Je suis fier de mes actes, pas du fruit du coit de mes parents.

- Quel est ton rapport avec le public ?
Aucun. Je ne communique avec personne. Je joue et mon problème est de bien jouer, de communier avec l'oeuvre, pas de faire copain-copain. Le public ressent le truc ou pas. Acteur et spectateur sont deux positions opposées. Face à face. Face contre cul. Le prêtre tourne le cul aux fidèles et fait face à son dieu


UN FOU FURIEUX DANS UN EMBALLAGE NORMAL
( Questionnaire - 2004 )

Age: 50 ans

Taille: 1 m 73

Poids: 63 kgs

Profession : Raté.

Hobby : Musique, vidéo,écriture, et surtout masturbation.

Signe astrologique : Taureau sans couilles = boeuf

Acteurs préferés : Tous des pédés

Actrices préferés : Toutes des putes

Films préferés : Tous nuls

Livres préferés : Je ne lis jamais

Groupes de musique : Je n'écoute que ma musique

Plat préferé : Baguette Leader Price à 50 cents de la survie.

Meilleur souvenir d'enfance : La première fois que papa m'a enculé.

Ton projet le plus fou : Devenir riche et célèbre avec mon oeuvre!

Message à faire passer : Aucun, je ne crois en rien.

Tu adores : Rien.

Tu détestes : Tout.

Fantasmes : Ma vie n'est qu'un immense fantasme sans fin.

Maxime : Euh... moi moi moi.

Quelle est la honte de ta vie : Débander devant la chatte ouverte.

Quel est le truc le plus drôle que tu ais fait pour essayer de séduire une fille : J'ai essayé de bander bien dur mais ca a raté et elle a ricané.

Quel est le défaut qui, dans ton métier, peut devenir une grande qualité : Exploiter mes faiblesses, c'est le secret.

Quel est le plus beau compliment professionnel qu'on t'ait fait : Les pires insultes sont mes plus beaux compliments.

Dans la peau de quel homme aimerais-tu passer 24 h : Hors de la mienne, n'importe où, me transformer en chien mais surtout pas en homme.

Et qui n'apprécies-tu pas : Tous les hommes me dégoutent.

Qu'attends tu de ton prochain : Son poing dans ma gueule.

Qu'est-ce qui t'impressionne le plus chez toi : La force de ma nullité.

Quelle est la critique qui a le don de t'énerver : Du moment qu'on parle de moi, je suis content.

Quelle est la connerie que tu regrettes d'avoir fait ou dit : Avoir été amoureux.

Qu'aimerais-tu que le Diable te dise, si par hasard tu vas en enfer : Tu es plus fort mais je suis plus con.

Qui sont tes collaborateurs : Je fais tout tout seul.

Dernière chose, es-tu vraiment fou : Un fou furieux dans un emballage normal.


L'ART CLOCHARD ET LES STARS ( interview de ... pour ... 2003 )

- Au regard de tous les artistes que vous avez pu rencontrer depuis vos débuts, estimez-vous qu’il existe des modèles-types d’artiste?
Il y a deux modéles. L’original et le faux. Les vrais artistes sont tous différents, atypiques et inimitables car ne suivant pas de règles préétablies, même pas les leurs! On ne peut les additioner car ils sont tous uniques. Ils sont très rares. Un par ci par la. Surement moins de dix vivants en France. Les faux artistes sont tous les autres, des milliers de merdes, des clones de cacas aseptisés interchangeables. L’art Lego beurk!

- La reconversion du métier d’artiste à un autre radicalement opposé(scientifique, chercheur, etc.) est-elle possible?
Il y a des points communs entre chercheur scientifique et artiste. Le projet, la plongée dans le mystère à l’aveuglette, la nécessité de rompre avec les règles établies, de trouver les régles du jeu qu’on invente.
Mais chez les chercheurs aussi les planqués subventionnés pullulent!
L’artiste subventionné peut se transformer en bureaucrate de la recherche. L’artiste maudit en chercheur des secrets de la matière à coups de bite dans sa merde.
L’artiste maudit est docteur es merde, et aussi explorateur perdu en amazonie et serial-killer...

- Quel a été votre parcours avant d’ « en arriver là »?
On ne peut parler de parcours. Parlons de chute. Je suis une erreur née. D’erreur en erreur, je suis arrivé à mon échec complet : Artiste raté, le comble du raté! Mes parents me voulaient polytechnicien, je me voulais artiste glorieux. Me voici clochard.

- Sauriez-vous me dire ce qui vous plaît tant dans votre profession?
J’aime réaliser un projet. N’importe quoi du moment que c’est pas routinier. Je pourrais aussi bien être agriculeur ou construire ma maison. Le truc malin avec l’art c’est que ca déplace très peu de matière. On peut se faire plaisir dans une piaule de trois m2 en modifiant des quantités infimes de matière. Alors que agriculteur ou maçon, ca demande nettement plus de moyens, et aussi plus de couilles, car il faut se confronter tous les jours aux autres, à la société. L’artiste c’est l’artisan castré recroquevillé. Ca convient au flippé complexé introverti que je suis.

- Et qu’es-ce qui ne vous convient pas dans votre activité?
Je me hais, donc je hais ce que je fais. Je pense que mon oeuvre n’est qu’un tas de merde. Rien ne va mais je continue, car j’ai peur de vivre une vie normale et j’ai aussi peur de me suicider. L’art est un frigo pour attendre la mort au chaud.

- Quel est votre rythme de travail?
Je bosse sans arret comme une fourmi. Je me réveille à dix heures. Je me branle jusqu’à onze. Je bois un nescafé avec un bout de pain. Puis j’enregistre des chansons, puis j’écris des textes, puis je fais d’autres chansons. puis je bouffe le reste du pain et je me couche. Je me rebranle et m’endors vers minuit. Le lendemain rerebranlette de la tête et du cul. Je produis routinièrement de la folie.



LE MAITRE DES ECHECS ( interview par Pulci - 2004 )

- Costes nierait-il le feu d'artifice de débats que ses spectacles provoquent ?
Ils se débattent parce que j'agite la merde, et c'est marrant de voir les poissons planqués se débattre quand j'agite la vase.

- Un certain positionnement, un déterministe insouciant qu'il agite ?
Je suis défoncé, bourré, raide mort et totalement désespéré. C'est juste la peur de crever qui me fait m'agiter. Si j'avais le courage et la dignité de souffrir et mourir en silence, je ferais pas artiste de merde.

- Une revendication assidue infinie, même si indéfinie
insignifiante de signifiant ?
Waouuuh! Je pige plus rien! J'aspire le sang de mon propre cadavre, je bois mon sperme en têtant ma queue tête bêche, et je bêche bêtement le béton.

- La remise en question permanente du corps vivant ?
Oui mais pas trop fort quand même car j'aime pas avoir mal !

- L'œuvre de Costes refuserait-elle son art jusqu'au "dégobillage" de la culture ?
Je me sais le plus grand génie vivant de ce pays. Je connais ma mission : Pulvériser la culture pour trouver le cul.

- Costes ne serait-il pas déjà le maître de son monde par hasard ?
Evidemment ! Tu as tout compris ! Tu as deviné mon secret. Je joue au con mais je maitrise parfaitement la situation. Je perd tout le temps mais suis le maitre des échecs.


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