En fait de coin-coins, c'était des singes!

Ouais parce que faut dire (pour dire la vérité, puisque c'est une histoire où je dis que je dis la vérité), faut dire pour dire vrai que je sais pas faire la différence, niveau cri, entre l'oiseau et le singe.
( = vous avez compris : je tire sur tout ce qui bouge,
n'importe quoi n'importe comment)




Bon, niveau forme çà va; je distingue assez bien le singe du poulet. Pour les autres poulets, differentes espèces de poulets, là je sais pas faire la difference, mais bon que ce soit poulet x, y ou z, je m'en balance, tant que ca fait coin-coin, je tue.

Pour être 100%(49%) honnête, souvent j'ai tué des poulets que c'était pas possible de bouffer : je mordais dans la bonne cuisse grillée et... klonc! klonc! mes dents faisaient klonc dans la chair caoutchouc impossible de pénêtrer!
Pire que de la moule de trois ans!.


......... Je refis bouillir deux heures trois heures, toute la nuit, rien n'y fis. Renseignement discrètement pris l'air de rien auprès de vieux créoles, j'appris que j'avais chassé le canard-caoutchouc, ainsi nommé car sa chair....
Remarquez il parait que je suis le seul à avoir mangé du canard-caoutchouc, avec le père Justin qui se souvient en avoir machouillé gosse pendant la grande famine de 1905. Maintenant çà me fait un sujet de conversation avec lui au coin du punch :
- Canard-caoutchouc yen a dur "
- Ah ouais vous avez raison père Justin, canard-caoutchouc yen a dur!


......... A la fin j'ai avalé la cuisse entière avec l'os ... et ... j'ai chié la cuisse entière avec l'os trois semaines plus tard! Bon je vous en parle même pas, çà serait carrèment un chapitre entier, la chiure de cuisse de canard-caoutchouc.
Disons, pour résumer, que "çà y est j'ai cru, accouchement césarienne, je suis maman!".


Ou j'en étais? Ah oui putain des coin-coins partout!
Je réarme, je lève l'arme et quoi je vois?
Partout des singes! Des macaques piaillaient partout au dessus de ma tête comme des poulets, mais c'était pas des poulets.
Suspendus par la queue, grattant, sautant, piaillant, pissant, piaillant, sautant...
Quel bordel! Ils étaient bien une trentaine.

Bon moi j'étais emmerdé, parce que moi normalement j'ai une éthique : "je tue pas les singes car les singes sont pour moi des hommes, des surhommes meme, des compagnons que je suis de loin de temps en temps, des exemples, des sages qui savent mieux que moi tout sur tout.

Des démerdeurs, des balaizes, des héros, des survivors...
DES GROS BAISEURS!
Et même des branleurs de première!
Tout pour me plaire.

Je me sens trop sous-singe pour tuer le singe sur-homme.

Bon...

çà c'est ce que je dis quand je suis au bled; mais là loin tout seul sans témoin au fond de la forêt armé face au singe désarmé...qu'es ce que je fais?



Etait-ce la faim? Le froid? (non il faisait chaud),; l'adrénaline? Vexé d'avoir raté le poulet offert facile deux secondes avant?
En tout cas je ne baissais pas l'arme, je ne faisais pas le signe de paix.
L'arme levée, le doigt sur la gachette frémissante, sans sécurité... tout mouvement impulsion d'un petit millimêtre suffit à déclencher... un drame définitif...

...... Je lève l' arme; mon doigt joue avec le ressort. C'est fou la sensation "à si peu tient la vie de l'autre là sur la branche : mon doigt..."


Et l'autre c'est le chef des singes qui m'observe, par curiosité certes, mais aussi parce que c'est son boulot :
Il se poste à l'avant poste, sur la haute branche, bien vu bellevue, pour observer l'anormal,
moi, le chasseur, qui suis-je?
-"Qu'es ce qu'y veut, quoi qui fait?

C'est le boulot du chef des singes - son devoir sa responsabilité sa gloire son orgueuil sa raison d'être - de se mettre devant - les les femme et les enfants derrière -
Surveiller observer, mais aussi s'offrir héros sans faille au danger, à la plus belle mort.

OH! Faut pas croire que le singe il comprend pas le fusil danger mortel. Toute sa vie dans la jungle OH! Il en connait tous les pièges mortels : jaguar silencieux, champignon vénéneux...alors comment ne connaitrait-il pas le lourd dingue?

- Roi des singes,
te croyais tu vraiment a l'abri là-haut sur la haute branche, loin de mes griffes?...

...Mais mes balles...Ne savais tu pas que le canon envoie jusqu'à toi...

- Il ne sait peut-être pas après tout? Peut-être que c'est un singe venu de très loin (un singe de la campagne), et c'est la première fois qu'il voit gros balourd et il reste bouche bée...

- Où bien s'en fout-il des balles, du danger, de la mort, de sa vie, de sa santé, de la souffrance?

- Il s'en fout car ce qui compte c'est l'ordre, le rôle, le devoir, pas le fusil idiot l'homme torve la mort; il s'en branle.

- Il vit peut-être dans une autre dimension (physique? mentale?)...

- Il ne meure pas quand il meure?

Ne sais tu pas toi plein de la forêt, que le fusil la balle attrape si facilement le singe héros aux aguets?
Le grand professionnel de la forêt abbattu par le minable de Seine-Saint-Denis!
- N'importe quoi!
- Pourtant c'est çà!


Supérieur tué par l'inférieur, ne savais tu pas que la balle attrape et poignarde traitreusement, de loin, l'air de rien.
J'ai l'air de rien (c'est quoi ce zigoto?). Je suis en bas loin de toi impuissant, oh Grand Roi. Tu domines le monde ses merveilles et surveille.

Mais la balle, Roi des singes, la balle...
La balle, cette salope, file dans le present et tu es surpris.

Voila, je l'ai fait,
je sais pas pourquoi, je comprend toujours pas,
mais je l'ai fait.



vite la suite!
__________bof...quoi d'autre?
________________________merde c'est chiant


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