COSTES - LA FONTAINE DE SANG - JANVIER 2004
publié dans Cancer

Enfant, j’avais la tête en sang. Je m’enfermais dans les chiottes pour lécher mes plaies, c’est à dire ma queue car j’étais encore souple, j’avais douze ans quinze ans. La famille je haissait et l’école me faisait chier, et ma vie n’était que famille et école et chemin à entre famille et école sous la pluie de sang de diamant...à vélo alors que tout le monde avait des Solex !
Car déja la pluie de sang de diamant me recouvrait. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je me croyais anormal. Je me branlais dans les chiotrtes et ma main devenait lourde et la planète Jupiter fonçait vers moi et quand le jouissais je sentais la cascade sang ejaculer de ma tête et je tatais mon nez pour trouver le sang, mais je ne trouvais rien. Sauf le sperme mis sur mon nez par mes doigts qui cherchaient le sang.
Je me branlais et lavais vite fait ma main, terrorisé par maman papa qui frappe à la porte des chiottes “Ouvre vite ! Pipi Caca !” Je tire la chasse et revérifie vite fait dans la glace le sang sur mon nez mais rien. Où est passée la cascade de sang de l’orgasme de ma tête ? Juste une tache de sperme sur mon pull et je la planque vite fait dans ma braguette et sort des chiottes sous les coups de poings de Papa cris de Maman dans la porte. Merde j’espere qu’ils voient rien. Pas de sperme sur ma main, pas de sang sur mon visage. J’ai l’air normal mais 100% coupable.
Et je pleurais du nez du sang en me branlant. Dans le noir sous le drap la nuit mon sperme sur mes doigts etait du sang froid. Et je me complaisais sous la pluie de sang de diamant toutes les nuits.
Le matin fatigué la pluie de sang faiblissait et j’allais épuisé à lécole à vélo après le bol de Nesquik. C’est dur de suivre le cours de géo après une nuit baignant dans le sang de mes masturbations !

Je ne savais pas qui j‘étais. Ils m’appellent Jean-Louis, ok je sais et je dois répondre oui, mais ils ne connaisent pas la fontaine de sang et diamants. Ils ne savent rien de moi, comment pourrais je me connaitre ?
Je ne comprenais rien de moi des autres du monde, mais je savais que je me faisais grave chier. Je perdais le temps à l’école à la cantine, j’atrtendais que la nuit soit tombée, que les frères pères mères dorment (ont ils aussi des cascade de sang qui sortent de leur tête en brillant comme des diamants quand ils se masturbent ou quand Papa baise Maman?).
Tout le monde dort dans son sang bien fermé en principe. J’enlève mon pyjama et je m’assois sur le rebord de la fenêtre gelee nu la nuit et je prie. Je prie à la façon qu’on m’a appris le petit Jésus qu’on m’a dit.. Le petit jesus l’ami des enfants en sang... et il vient ! Il me fait signe, il me sourit, incroayble, comme dans un film ! Je monte debout nu sur la fenêtre et je sors ma queue gelée et je me branle et lui offre la cascade de sang plein la tête et le main.Et les voisins se plaignent merde le matin. “Votre fils se balade encore nu sur le toit, ma fille l’a vu etcetera”. Merde !
Et mon père me battait et ma mère m’amenait chez le psychiatre le curé, mais je niais tout, et ils me trataient de menteur de fou et me frappaient encore auretour du psyhiatre du curé. (Dans le regard inquiet du curé, j’ai cru sentir la prémonition la reconnaissance de la cascade de sang. Je ne me souvenais pas moi du fou nu sur le toit mais de Jésus qui m’appellait dans la nuit le froid alors que mes freres dormaient dans leur pisse de bébés et que ma mère ronflait dans le sperme de mon père (Papa petit toi aussi tu a eu la cascade de sang avoue s’il te plais)
Je suis monté sur le toit, j’ai prié comme on m’a dit et il est venu tout simplement. Et je lui ai offert la cascade de sang. au l’aube il s’en va et je m’endors inquiet qu’il soit parti mais rassuré car il m’a promis de revenir.
Mais il n’est revenu ni la nuit suivant ni l’année suivante. Et je suis resté seul dans ma cascade de sang et de diamants. Et j’ai fait connerie sur connerie.
J’ai essayé la messe à l’école des frères touche-pipi, mais quand ils parlainet de Dieu, ca puait grave des pieds dans les vestiaires douches de Dieu et sous leurs jupes. A la messe j’attendais l’ pocalypse de sang de tout les croyants jaillissant du calice orgasme.
Mais rien, juste ma mè!re qui rectifie le col de ma chemise. A la fin de la cérémonie je suis allé communier a genoux bouche ouverte sur 100 mêtres, mais je suis passé pour un dingue. Pour le final j’espérais trois tonnes d’encens pour droguer mes démons mais il foutaient une boulette de radin, genre le dealer qui te file la boulette pour le mini joint de la fausse amitié. J’attendais les statues de Shiva nue en transe et je voyais juste la vieille du curé qui nettoie les murs comme ma mère la cusine à l’eau de Javel.
Ma mère catholique protestante nettoie. Les prêtres catholiques protestants abandonnent les masques vaudous pour le costume cravate. Et c’est dur pour un gosse qui vit la nuit la cascade de sang et le jour l’eau courante dans les chiottes de la famille et de l’école, de faire le lien entre le sang qui pisse de lui et la vie.
Heureusement mon père, ni catholique ni protestant, flic, me casse la gueule régulièrement et déclenche en public la cascade de sang de ma tête. Ah vous voyez Papa Maman les frères et tout le monde, je ne suis pas fou ! Vous le voyez le sang sur mon nez sur ma main? Elle existe la cascade de sang de diamant. En me frappant jusqu’au sang mon père m’a plongé dans mon sang et m’a sauvé du grand nettoyage protestant. La cascade de sang de diamants que j’offre en secret à Jésus la nuit, elle existe aussi dans la vraie vie des Papa qui tabassent et enculent.
Vraiment ils font ça pour votre bien, je rigole pas.

Décu par la religion de mes pères mères très anciens, devenue temple luthérien, sans une goutte de sang dans le calice de vin blanc. Incapable de faire le lien entre la modernité javellisée et mon corps béant qui gicle le sang, j’ai fait hippy drogué pédé. Je savais plus où me tourner alors je me suis retourné sur le ventre. C’est plus facile de se faire enculer que de pénêtrer une femme. Car la peur la folie la solitude la timidite, la fausse religion du tient-toi-droit-et pisse-pas-le-sang-à-haute-voix m’avait changé en momie à 18 ans ! Incapable de baiser sans une bouteille de gin dans la gueule, de dire deux mots sans trois grammes de coke, voila le résultat de Vatican Deux ! Les enfant en mal d’absolu qui pissent le sang la nuit en secret ne savent plus où se tourner. Ils coulent avec le sang et qui va les sauver (Mitterrand avec ses kleenex?) Alors ils vont vers l’Inde à deux balles des hippies, l’hindouisme sans le sang, Boudha plutot que Kali sanguinaire. Pas de prêtre catholique vaudou la nuit pour lécher mes stigmates, alors je suis parti ailleurs, Afrique Asie, chercher les gurus.
Mais Boudah hippie sans le sang de Kali, comment pourrais je laisser couler la plaie? Car le hippie fils de catho protestant nettoie, comme Maman sa cuisine, l’Inde de son sang. Et pour moi hippie ne fut que drogué tentant d’oublier la fuite du sang dans ma tête, tentative d’assèchement de la cascade de diamants dans l’ashram bizeness du Dalaï-Lama à Dar-Em-Sala. N’importe quoi. Evidemment le sang n’a pas arrêté de couler avec trois Ohm-Shiva !
Et pendant que je tombais dans la marmite astérix hippy, mon frère lui tombait dans la brouette de Marx ! Deux fils de bourgeois. L’un prie prie à Katmandou et l’autre distribue Rouge à la sortie de Renault ! Imaginez un peu la tête de mon père militaire Algérie française et les larmes de ma mère catholique protestante qui va voir le curé en costard comme elle va voir son gynéco pour lui demander conseil sur l’avenir de ses fils au lieu de lui demander d’ouvrir les vannes de sa cascade de sang et de libèrer les diamants planqués au fond de sa chatte.
Donc les enfants des Très Chrétiens ont abandonné la cocotte en papier marquée Jésus de Vatican Deux pour la statue de Boudha et le buste de Lénine. Boudha acroupi et Lénine cul de jatte, voici les nouvelles idoles de la jeunesse européenne en 1976 ! La France est mal barrée et moi aussi !

Et le temps passe et Frère Francois devient Vieux Frère Lénine, et Frère Jean-Louis devient Vieux Frère Drogué. Mais vite Frère Francois Vieux Frère Lénine trouve sa voie car sa fontaine de sang n’est qu’une mare de sang. Il met son sang dans une cuvette de moyenne contenance, prend la carte du parti et devient prof de gauche. Et aujourdhui il milite aux heures de travail avec Christine la directrice sa maitresse et Pascale l’intitutrice sa femme, contre pour la grève les retraites tout le machin et ça l’occupe jusqu’en 2004. Et à ses élèves aux enfants, entre deux grèves il apprend à coups de droits de l’homme à bien verser son sang dans une cuvette sans en foutre à coté. Quant aux dingos qui pissent le sang partout, c’est simple, c’est des fachos. Mon Frère Francois mène un combat difficile : l’homme contre son propre sang, c’est pas évident . D’ailleurs moi j’y suis jamais arrivé.
Encore aujourd’hui, la nuit après minuit , quand j’ai trop bu de Coca, quand j’ai la crève la fièvre, quand j’ai peur des juifs qui rodent, elle jaillit à nouveau la cascade de sang dans les rochers de diamants, de ma vieille tête chauve comme si j’avais cinq ans. Eternelle jeunesse du sang comme les saisons !
Je n’ai jamais réussi à faire drogué hippie recyclé musique média tout le machin. Pourtant j’ai essayé et essayé. Mais partout je n’ai touvé que douleur et ma douleur et fontaines de sang. Abandonnées, oubliées, desséchées, en crue, canalisées, toutes sortes de fontaines de sang dans toutes sortes de cerveaux et de situations. En moi et dans les autres, je ne vois que le sang et ça m’empêche.
Je erre perdu sur la terre à cent mêtres de chez moi et cinq centimêtres de ma tête en sang. Eternel enfant perdu au jardin des supplices de Bloy et c’est moi mon chinois. Je erre dans le jardin pleins des cris des martyres crucifiés. Je cherche en vain la princesse au collier de diamant et à la chatte de sang mais je ne trouve que des salopes qui tuent ma bite mon sang avec des ricanements sur le dernir film de machin. Mais moi je peux pas regarder le film car ma vue se brouille à cause du sang sur mes yeux.
Même la femme et l’enfant ce n’est pas pour moi.
Mon Frère François a mis son sang dans une cuvette communiste et il a l’argent la femme et les enfants.
Mon sang coule et je n’ai rien que mon sang.
J’ai laisse couler et j’oublie trente ans à coups de drogue, de voyages et de queues dans le cul. Et je me réveille groggy en 2003. La radio hurle Israël comme en 1973.

Il fait noir Quai du Square. Je suis seul dans la piaule barricadée face à la rue dangereuse des bandes de beurs.La radio vomit des débats juifs éternels.
Je me souviens en 1967. Je faisais hippy et Bon-Papa écoutait la guerre des six jours à la télé et tout le monde rigolait parce que les arabes avaient enlevés leurs chaussures pour s’enfuir. comme des laches ils fuient et commes des bètes ils courent plus vite sans chaussures.
Oui comme les biches comme mon chat, les arabes et les noirs courent mieux sans chaussures. Et moi aussi je coure sans chaussures Quai du Square à Saint-Denis le premier janvier 2004. Je suis totalement défoncé. Je coure nu sans chaussures et j’effraye les racailles qui m’appelle Dingo le sous-blanc.
Sous blanc effectivement je suis. Je suis pauvre, sans argent, sans ami. Je n’ai jamais réussi à panser la cascade de sang avec une femme et des enfants. J’erre la nuit dans Saint-Denis comme Saint-Denis en plein jour avec sa tête coupée. Le sang coule de ma tête comme le sang coulait de sa tête. Et je pense à me suicider à l’endroit où il est tombé.

Enfant, comme Saint-Denis je rêvais que sur mes epaules il n’y avait plus de tête, juste un cou et un geyser de sang. Je courais vers le miroir de la salle de bains et je voyais le geyser de sang à la place de ma tête.
J’ai crié Maman Maman et Papa s’est levé et il m’a frappé. Vas te coucher, ta mère dors, tu vas réveiller tes frères. Et je suis resté debout toute la nuit sur le bord de la fenêtre, pyjama baissé à me branler en appelant Petit Jésus, et il est venu. J’ai éjaculé et il m’a dit un jour je reviendrai et en l’attendant j’ai fait hippy drogué voyageur musicien solitaire et maintenant vieux fou.
Je suis Costes le fou et Jésus revient. Je l’entend à la télé torturé par les juifs. Ses cris de douleur dans leurs cris de haine sont le signe certain. La cascade de sang elle revient ! Je touche mon nez, la pl aie s’ouvre, mon cerveau coule. C’est chaud c’est bon comme le sperme mais c ‘est rouge. Et c’est très doux le sang, c’est gentil. Cà coule doucement. Ca fait du bien.
Jésus revient, la cascade de sang et de diamant . Je le vois ligoté dans la barbe des islamistes. Baillonné il ne peut me parler mais la barbe des islamistes est le signe certain. Il me fait signe. “Ne t’inquiètes pas Jean-Louis. Je ne meurs jamais. Tu m’attendais revenant glorieux triomphant, les cantiques l’encens et tout le tralala . Mais je ne suis pas un signe glorieux. Je ne suis que du sang. Je suis ton sang Jean-Louis, ton vrai sang qui coule connement. Pas de musique pas d’encens. Juste les coups et tu saignes. Tu saignes et tu ressucites. Et voilà, je suis là !”
“Tu vas bientot boire à ta propre fontaine de sang et dire merci.”